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(commentaire à rédiger)

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ÉDITORIAL
Cahiers de Leçons de Choses n° 1

Art et Idéologie
Art et Société
Art et Produit
Art et Public
Art et Science
La Science
L’Art et la Sociologie de l’art… la Fonction de l’Art.

Une problématique chasse l’autre et ce n’est pas seulement la faute à l’infini tourbillonnement poussiéreux de mes idées. Quelques amas intellectuels traînent à terre.

Pendant ce temps les voisins s’embrassent à la fenêtre. Chevelure blonde dans l’embrasure. (Plus tard elle tapotera le balai pour en faire tomber les poussières au dehors).

Tant de problèmes qui m’interpellent et sur lesquels j’aurais mon mot à dire — NUL ARTISTE N’Y ÉCHAPPE TOUS SONT CONCERNÉS — et pourtant… aucun d’eux ne me préoccupe vraiment. Ce n’est pas que je sois d’un tempérament serein, loin de là ! Mes interrogations, mes doutes concernent l’individu, ses problèmes fondamentaux. Mort, adolescence, solitude, douceur et tendresse, LA VORACITÉ MOITE ET CHAUDE DES SEXES, cette infinité d’images et de symboles.

Et le quotidien était là toujours là omniprésent. La petite fille (était-ce elle, la Jeune Fille Recluse ?) cherchait malice et perverse à inventer de nouveaux plaisirs toujours dérisoires et surprenants.

Comment donc articuler ces deux systèmes de pensée s’excluant toujours mutuellement : le réseau superficiel du social politique, les racines de l’affectif et de l’individuel (linéarité verticale), ces fantasmes que je recherche ? Nous pouvons déjà concevoir que la solution — si elle existe — sera tridimensionnelle, une réponse (graphiquement) en volume à la complexité de l’existence.

En fait la problématique sociale nie l’individu. Politique, notion de groupe, l’interdit sexuel est là (gare aux apartés, quant aux plaisirs orgiaques, tintin !), le révolutionnaire est chaste, la révolution est triste : le bien dictatorial de tous n’est jamais le bien de chacun. Désirs et états d’âme n’ont pas droit de cité (polis… politique). Répression. Êtes-vous syndiqué ?

Pourtant… la perversité d’un individu déjà grippe les rouages EN CAS DE CHUTE D’UNE PERSONNE SUR LA VOIE À LA STATION CHARPENNES VILLEURBANNE. L’individu « affectif » est une menace pour le système social : plongé dans ses problèmes, sa longue quête soif de savoirs et désirs désirs fantasmes images obsessionnelles… peut être oublie-t-il les autres (hormis quelques élus participant au drame), peut être deviendra-t-il introverti, catatonique, peut être refusera-t-il les prérogatives sociales — IL FAUT MAINTENIR L’ORDRE ET LA TRANQUILLITÉ —, peut être même sera-t-il rebelle, dissident, éventuel bouc émissaire.

MAIS. Ne faudrait-il pas plutôt se demander si ce sont les alternatives sociales et politiques proposées qui ne conviennent pas ? Pouvoirs et contre-pouvoirs, droite/gauche, résistants et dissidents, l’opposition n’est jamais que le moule en négatif de la réalité à dénoncer, toujours son image et jamais AUTRE CHOSE.

C’est une autre forme de refus qu’il faut créer.

Catherine LOTH
Cahiers de Leçons de Choses n° 1, 1er trimestre 1980

 

Couverture du numéro
17 x 22 cm
illustration : "Tête de chat à la gueule ouverte"